Le Québec a une politique d’immigration motivée par trois enjeux, démographique, économique et linguistique. Cette politique a pour objectif de rendre le Québec moins dépendant en évitant ainsi, les effets dévastateurs du vieillissement de la population sur l’essor économique et culturel de la Belle Province.
Aujourd'hui, le souci majeur des autorités, est de faire un choix sur les candidats à l’immigration ayant une excellente formation et des qualifications recherchées ainsi que des compétentes requises pour la demande de l’économie québécoise.
Il s’agit notamment de favoriser l’insertion rapide des nouveaux arrivants sur le marché du travail.
Par ailleurs, l’augmentation du nombre d’immigrés francophones est aussi une nécessité, compte tenu de l’intérêt que la seule province francophone d’Amérique du Nord accorde à son exception culturelle dans la société canadienne et à la défense de son héritage linguistique.
Le faible taux de natalité conjugué à une espérance de vie assez longue entraîne un vieillissement de la population québécoise. Ce qui implique la baisse du taux de celle en âge de travailler. Cette situation accroit le taux de dépendance permettant ainsi à l’immigration au Québec de devenir le seul levier d’intervention susceptible d’atténuer les effets des tendances démographiques.
Après l’accord Canada-Québec de 1991, le Québec est devenu la seule province dans la fédération canadienne à détenir le pouvoir de sélectionner une partie des immigrés qu’elle accueille chaque année. L’approche au Québec en matière de politique d’immigration se traduit essentiellement par une immigration permanente de nature économique. Cette immigration qui reflète celle des pays dits du nouveau monde, donne automatiquement aux immigrés le statut de résidents permanents conduisant également ces Québécois d’adoption quelques années plus tard à la citoyenneté canadienne.
Le Ministère de l’Immigration et des Communautés Culturelles (MICC) du Québec, sous le gouvernement Libéral du Premier ministre Jean Charest et souverainiste de Pauline Marois est ensuite devenu, avec l’actuel gouvernement Libéral du Premier ministre Philippe Couillard, le Ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion(MIDI).
Un changement dans la dénomination de ce ministère qui traduit également le souci permanent
des pouvoirs publics québécois de favoriser à la fois une immigration permanente et la reconnaissance du caractère pluriel de la diversité au Québec.
Cette diversité culturelle et le souci de son inclusion forment l’ossature de la société québécoise grâce une meilleure intégration des immigrés aussi bien sur le plan socioculturel que professionnel. Selon le ministère de l’Immigration, la Belle Province a accueilli, entre 2003 et 2007, chaque année en moyenne plus de quarante trois milles immigrés.
Des nouveaux arrivants qui venaient de tous les continents, dont plus de 22% du continent européen. Leur nombre a d'ailleurs, franchi la barre de cinquante cinq milles depuis 2010. Preuve d’une constante augmentation de la population immigrée au Québec et de l’intérêt que la Belle Province accorde à l’immigration dans le but de rester parmi les sociétés industrielles les plus prospères.
Toutefois, si environ 78% des immigrés s’établissent durablement au Québec pendant au moins une décennie, 22 % d’entre eux sont déçus et quittent la province.
Signe que le Québec est loin d’être un eldorado dans l’absolu pour les populations migrantes dont notamment certains membres de la diaspora française qui, arrivés avec trop d’attentes, doivent faire face à la désillusion.
Ferdinand Mayega
Publication : 09-2016